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Je pense donc je critique · Radio Jam de Massimo Furlan et Claire de Ribeaupierre

Par Aude · Retour sur Radio Jam de Massimo Furlan, Claire de Ribaupierre, Miro Caltagirone et Napoleon Maddox au théâtre Les 2Scènes en décembre 2022

Photo Pierre Nydegger

"On ne parle pas ici de carrière, de spectacle, de fans et de tournée mais plutôt de l’intime, du vécu et du non-dit qui permettent d’écrire et de se révéler dans une dimension telle qu’elle est notre louange et notre signature au monde."

Le 7 décembre au soir, installée au théâtre de l’Espace, une petite demie-heure de retard au lancement du spectacle n’aura pas gâché mon plaisir de venir voir, et surtout d’écouter Radio Jam, une pièce issue de la rencontre orchestrée par Massimo Furlan et Claire de Ribeaupierre, metteur·e·s en scène au théâtre Vidy en Suisse avec Napoléon Maddox, connu de la scène bisontine et Miro Caltagirone.


On aurait pu s'attendre à deux voix enjouées dans un studio radio qui nous parlent à la nuit tombée. Oubliez les fioritures de l'enregistrement, ici seul le son compte.


Radio Jam, ce n’est pas vraiment une pièce qui nous est donnée à voir et à comprendre mais plutôt une expérience à travers les rêves, cauchemars et enfance de nos deux musiciens-chanteurs / racontés tantôt en français, tantôt en anglais, et le meilleur pour la fin, en italien. On ne parle pas ici de carrière, de spectacle, de fans et de tournée mais plutôt de l’intime, du vécu et du non-dit qui permettent d’écrire et de se révéler dans une dimension telle qu’elle est notre louange et notre signature au monde.


La salle est plongée entièrement dans le noir ; un chant nous tire d’une inquiétude montante. Côté jardin, un DJ reste dans la pénombre. Une voix anglaise, un piano, une lumière viennent souligner la scène côté cour.


Nos deux héros, l’un américain, l’autre italien, vont pendant une heure et demi laisser s’entremêler souvenirs, bribes autobiographiques, amour pour la musique, vieux vinyles et l’essentiel : leurs voix. L’une grave, teintée de jazz, l’autre plus mystérieuse résonne dans un vieux microphone.


Après une première partie imprégnée d’angoisse, la pièce prend une tournure plus apaisée au détour d’une conversation dans ce qu’on peut imaginer être un salon. Assis sur des tapis, les deux musiciens-comédiens sortent d’une boîte à vinyles des titres qui ont compté pour eux. Ceux qui bercent, sans doute dans le plus grand inconscient, le cheminement de leur musique et la composition de leur être.


L’enthousiasme et l’excitation inspirées par ce partage conduisent à une véritable interprétation, un concert dans la pièce. C’est la ville de New-York qui est choisie comme tableau pour ce show. C’est ici que la magie de l’interprétation opère, que l’intention véritable de tout artiste s’exhibe, que la mise à nue, si elle n’est pas la plus complète, est en tous cas la plus transparente, la plus pure.


Le duo, qui ne se connaissait pas avant la rencontre initiée par les deux metteurs en scène fonctionne à merveille.


En sortant de la représentation, le spectateur·ice a assisté à la rencontre de deux artistes, qui, avec leurs forces, leurs faiblesses et leurs émotions, sont parvenus à tisser un lien beau et fragile qui n’est devenu plus qu’un seul univers dans lequel la salle gravite.


· Par Aude, publié le 9 février 2023 ·





Je pense donc je critique réunit les chroniques culturelles éditées par les étudiant·e·s participant·e·s de l'atelier d'écriture critique initié par le service science, arts et culture de l'Université de Franche-Comté, en partenariat avec Radio Campus Besançon et le Théâtre Universitaire de Franche-Comté. Chroniques à lire sur theatre-universitaire-fc.fr et à écouter sur campusbesancon.fr


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